L'historique des caricatures de Mahomet

Publié le par Source : le Réveil des Marmottes

RAPPEL
Le 30 septembre 2005, 12 caricatures représentant le prophète Mahomet sont publiées dans le journal "Jyllands-Posten" (photo ci-contre) au Danemark. En octobre, une manifestation de protestation est organisée, une plainte est tentée contre le journal.
Le 10 janvier 2006, soit plus de trois mois plus tard, les dessins sont repris par le journal "Magazinet" en Norvège. Et le monde s'enflamme... Des fatwas sont lancées au Liban, en Arabie Saoudite, en Libye, en Égypte, en Libye, au Koweït, au Soudan, en Syrie, en Mauritanie,à Gaza, en Palestine, en Irak, en Jordanie, au Maroc ou en Algérie. Le boycott des produits danois et norvégiens est décrété. On appelle à "châtier les auteurs des douze caricatures".


Jeudi 2 février 2006
L'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) et la Ligue Arabe veulent saisir l'ONU pour obtenir une "résolution contraignante". Les drapeaux danois, norvégiens et français sont brûlés. Des églises, des ambassades, sont incendiées et détruites. Mercredi 1er février, le journal "France-Soir" publie les 12 caricatures de "Jyllands-Posten" avec, en titre "Oui, on a le droit de caricaturer Dieu." Dalil Boubakeur, président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) qualifie les caricatures de "vraie provocation". La Fédération Nationale des Musulmans de France (FNMF) et l'Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) entament une procédure judiciaire. Raymond Lakah limoge Jacques Lefranc, président et directeur de la publication de "France-Soir".

Vendredi 3 février 2006
Sayyed Hassan Nasrallah, un dirigeant du Hezbollah, déclare : "Les auteurs des caricatures auraient réfléchi un peu plus avant de dessiner Mahomet si les musulmans avaient mis à exécution la fatwa de l'Ayatollah Khomeiny et avaient tué en 1989 l'écrivain britannique Salman Rushdie, pour blasphème contre l'islam dans son roman "Les Versets sataniques"..." Le Fatah, les mouvements terroristes comme Al-Qaïda, le Djihad islamique (brigades issues du Fatah), les brigades Abou al Rich ou le Hezbollah (mouvement chiite du Liban), menacent les ressortissants occidentaux. Des émeutes sanglantes éclatent un peu partout.

Samedi 4 février 2006
La mosquée Al Omari à Gaza "n'acceptera rien de moins que les têtes des dessinateurs." Des appels sont adressés à Oussama Ben Laden pour "venger l'honneur du prophète". À Aïn Héloué (Liban), le cheikh Abou Charif, porte-parole du mouvement Osbet Al Ansar, renchérit : "Nous ne nous contenterons pas de manifestations. La solution, c'est le massacre de ceux qui ont porté atteinte à l'Islam." Le Hamas exige "que les mains qui ont dessiné [les caricatures] soient tranchées." Les émeutes gagnent le Bahreïn, la Cisjordanie, l'Arabie Saoudite, l'Indonésie, la Thaïlande, la Somalie, la Turquie, l'Afghanistan, l'Inde et la Nouvelle-Zélande. Six personnes ont déjà été abattues ou exécutées. En France, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), les locaux de France-Soir sont évacués suite à une alerte à la bombe.
En Afghanistan, Dadullah, un mollah et chef de guerre taliban, offre une prime de 100 kilos d'or à "toute personne qui assassinera l'un des auteurs des caricatures du prophète Mahomet" plus 5 kilos d'or pour "la tête de tout militaire danois, norvégien ou allemand" stationné en Irak.

Lundi 5 février 2006
Sur France 2, lors d'un débat, une femme explique sa vision de la tolérance : "La liberté d'expression, on peut à la limite l'accepter, mais on ne touche pas à l'Islam." Le président du MRAP dérape en amalgamant le racisme, la religion et même la Shoah. Pendant ce temps, cinq personnes et un prêtre viennent d'être assassinés et les ambassades brûlent. Pourrait-on caricaturer Moïse ? Abraham ? Jésus ? Oui... La liberté de la presse, c'est tout ou rien. Il faut l'accepter sinon on tombe dans un engrenage sans fin. En Afghanistan, quatre personnes sont tuées lors de l'attaque d'un camp norvégien de l'OTAN et cinq soldats norvégiens sont blessés. L'Iran  suspend ses échanges commerciaux avec le Danemark.

Samedi 11 février 2006
Mardi, la justice  déboute la saisie de Charlie Hebdo demandée par le CFCM, les mosquées de Lyon et de Paris, l'UOIF (Union des Organisations Islamiques de France) et la FNMF (Fédération Nationale des Musulmans de France). Les chefs religieux crient : "C'est une déclaration de guerre !" Avec des dessins ? À Téhéran, l'ambassade de France est attaquée à coups de cocktails Molotov.

Jeudi 16 février 2006
Les émeutes font de nouvelles victimes au Pakistan. Islamabad, la capitale, est secouée par une vague de violences, comme d'autres villes du pays. Au nom du prophète, on a encore assassiné. Des voitures, des restaurants, des bâtiments administratifs et une banque sont détruits à Lahore. Deux personnes sont tuées. Les extrémistes islamiques s'en prennent maintenant aux États-Unis aux cris de "Mort au Danemark ! Mort à l'Amérique !"
Au Nigeria, seize personnes sont tuées lors de manifestations pour venger l'honneur de Mahomet. Onze églises sont incendiées. D'autres émeutes éclatent au Pakistan, à Londres et en France, à Vienne et à Montpellier. Le consulat d'Italie est attaqué et incendié par plus de mille manifestants à Benghazi en Libye après la prière de vendredi. Dix personnes ont été tuées. Des sources libyennes parlent de quinze ou vingt-cinq morts. Cela fait plus de cinquante morts depuis le début des
émeutes...
En Italie, le chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, exige la démission de Roberto Calderoli, membre de la Ligue du Nord en Italie, qui a porté un T-shirt où sont imprimées les caricatures de Mahomet.
À Peshawar au Pakistan, le prêcheur Mahomet Yousaf Qureshi, la mosquée de Mohabat Khan et l'école coranique Jamia Ashrafia offrent plus d'un million de dollars pour l'assassinat des auteurs des caricatures. Une association de bijoutiers promet un million de dollars de plus.
Il y a pourtant un (très gros) hic... Le 17 octobre 2005, soit 18 jours après Jyllands-Posten au Danemark, un journal, Al Fagr, a publié les dessins en Égypte au beau milieu du Ramadan (photo ci-contre). Cela n'a déclenché aucune émeute. Le blasphème serait-il apparu lorsque France-Soir les a publiés à son tour ?

Jeudi 23 février 2006 - Irak
En Irak, plus de 80 personnes ont été tuées depuis l'attentat qui a détruit le mausolée de Samarra, à 125 km au nord de Bagdad. Les corps des trois journalistes irakiens de la chaîne de télé al-Arabiya de Dubaï, enlevés mercredi au nord de Samarra, sont retrouvés jeudi. Onze prisonniers sont enlevés à la prison de Mina à Bassorah par un groupe de terroristes. Dix sont froidement exécutés. Partout en Irak, à l'appel des chefs chiites comme Sadr, on crie vengeance. À Kout, à 175 km au sud de Bagdad, des centaines de personnes, menées par les cheiks, scandent "Vengeance ! Vengeance ! Nous voulons la vengeance !" Jeudi, 53 corps non identifiés sont retrouvés près de Bagdad. À Kirkouk, des chiites arabes et turcomans descendent dans la rue en criant "Non à l'Amérique ! Non aux wahabites (sunnites fondamentalistes d'Arabie Saoudite) ! Non aux takfiris (extrémistes sunnites qui excommunient les autres musulmans) !"
Source :
"Le réveil des Marmottes"
Voir aussi sur Wikipedia.org : "Caricatures de Mahomet du journal Jylliands-Posten"

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